À cause (grâce ?…) à cet espèce d’attendrissement stupide d’homme vieillissant qui, me poussant à regarder plus en arrière qu’en avant, me fait fouiller dans les archives de ma correspondance, je redécouvre ce que j’avais oublié, le nombre « d’amis » alors inconnus avec qui je correspondais aux temps où je me malais de revues et de littérature et qui, tant bien que mal, se sont faits un nom dans le domaine des lettres. Ainsi donc, tous ces jeunes écrivains ont persisté l’essentiel de leur vie dans cette voie sans issue véritable ! Écrire pour ne pas voir la vie telle qu’elle est, écrire la vie pour l’oublier, s’user dans la mastication ruminante des mots.
Regardant des photos de ma vie, je me trouve confronté à l'inutilité du temps : ces photos témoignent, et ne mentent pas, de ce que j'ai vécu et pourtant je ne m'y retrouve pas. Tel beau jeune homme svelte, presque dansant dans l'allée d'une forêt, je ne le reconnais pas même si j'ai la certitude absolue que ça été un moment de moi, tel enfant joufflu marchant difficilement soutenu de chaque côté par un de ses parents, tel adolescent en tenue de première communion s'appuyant sur l'épaule de son jeune frère… et ces dizaines d'autres jetées comme pour jalnner des espaces temporels variés me restent extérieurs. Certes j'ai été ceux ci à ces moments là mais je ne parviens à retrouver ni la texture ni la saveur de ces instants définitivement perdus. Ni madeleine ni flash de sensations : tout cela m'est définitivement perdu.
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