Dans mes lectures récentes, encore un récit où des jeunes garçons comparent la longueur de leur sexe. J’avoue que malgré mes assez nombreux jeux plutôt sexuels avec des camarades approximativement de mon âge, cela ne m’est jamais arrivé. J’étais personnellement beaucoup plus intéressé par le mystère de l’éjaculation lorsqu’elle se produisait. J’adorais notamment lorsqu’un garçon plus jeune que moi — appelons-le Étienne — me masturbait pour s’émerveiller devant ces quelques gouttes de sperme qu’il ne produisait pas encore.
Regardant des photos de ma vie, je me trouve confronté à l'inutilité du temps : ces photos témoignent, et ne mentent pas, de ce que j'ai vécu et pourtant je ne m'y retrouve pas. Tel beau jeune homme svelte, presque dansant dans l'allée d'une forêt, je ne le reconnais pas même si j'ai la certitude absolue que ça été un moment de moi, tel enfant joufflu marchant difficilement soutenu de chaque côté par un de ses parents, tel adolescent en tenue de première communion s'appuyant sur l'épaule de son jeune frère… et ces dizaines d'autres jetées comme pour jalnner des espaces temporels variés me restent extérieurs. Certes j'ai été ceux ci à ces moments là mais je ne parviens à retrouver ni la texture ni la saveur de ces instants définitivement perdus. Ni madeleine ni flash de sensations : tout cela m'est définitivement perdu.
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