Dévider un fil du souvenir n’est pas difficile une fois que dans la pelote emmêlée du cerveau, le bout de l’un ou de l’autre, pour une raison, une autre, un mot, une image, une chanson, un brin de musique, ont en fait apparaître un bout. Mais les bouts sont innombrables et se cachent l’un l’autre, se confondent rendant leur dégagement aléatoire ce qui fait que l’on ne peut jamais savoir lequel d’entre eux va soudain se révéler ouvrant enfin sa chaîne.
Regardant des photos de ma vie, je me trouve confronté à l'inutilité du temps : ces photos témoignent, et ne mentent pas, de ce que j'ai vécu et pourtant je ne m'y retrouve pas. Tel beau jeune homme svelte, presque dansant dans l'allée d'une forêt, je ne le reconnais pas même si j'ai la certitude absolue que ça été un moment de moi, tel enfant joufflu marchant difficilement soutenu de chaque côté par un de ses parents, tel adolescent en tenue de première communion s'appuyant sur l'épaule de son jeune frère… et ces dizaines d'autres jetées comme pour jalnner des espaces temporels variés me restent extérieurs. Certes j'ai été ceux ci à ces moments là mais je ne parviens à retrouver ni la texture ni la saveur de ces instants définitivement perdus. Ni madeleine ni flash de sensations : tout cela m'est définitivement perdu.
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