Hier je suis allé à un "événement culturel" à Carcassonne, curieuse chose que cette "culture" qui rassemble des êtres tous identiques dans des lieux qui leur sont consacrés comme des sectateurs de chapelles chacune ayant ses règles comportementales, vestimentaires, langagières qui définissent autant d'entre-soi peu perméables à d'autres comportements. Toute ma vie j'ai essayé de transiter de l'une à l'autre pour n'appartenir à aucune, toujours aussi mal à l'aise de devoir pour me comporter de façon juste dans ces diverses catégories. Je n'ai donc été reconnu par aucune et je ne peux, aujourd'hui, me plaindre d'être solitaire.
Regardant des photos de ma vie, je me trouve confronté à l'inutilité du temps : ces photos témoignent, et ne mentent pas, de ce que j'ai vécu et pourtant je ne m'y retrouve pas. Tel beau jeune homme svelte, presque dansant dans l'allée d'une forêt, je ne le reconnais pas même si j'ai la certitude absolue que ça été un moment de moi, tel enfant joufflu marchant difficilement soutenu de chaque côté par un de ses parents, tel adolescent en tenue de première communion s'appuyant sur l'épaule de son jeune frère… et ces dizaines d'autres jetées comme pour jalnner des espaces temporels variés me restent extérieurs. Certes j'ai été ceux ci à ces moments là mais je ne parviens à retrouver ni la texture ni la saveur de ces instants définitivement perdus. Ni madeleine ni flash de sensations : tout cela m'est définitivement perdu.
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