Je rôde souvent dans ma maison bibliothèque, picorant de ci de là, souvent derrière les toiles d'araignée, un livre ou un autre. Et ce matin je suis tombé sur un ouvrage que j'avais oublié et qui m’est pourtant très symbolique : l'édition originale de "René Leys" de Victor Segalen parue l'année même de ma naissance chez Georges Crès. Ce roman a pour moi beaucoup d'importance. Il faudra que j'en parle un jour.
Regardant des photos de ma vie, je me trouve confronté à l'inutilité du temps : ces photos témoignent, et ne mentent pas, de ce que j'ai vécu et pourtant je ne m'y retrouve pas. Tel beau jeune homme svelte, presque dansant dans l'allée d'une forêt, je ne le reconnais pas même si j'ai la certitude absolue que ça été un moment de moi, tel enfant joufflu marchant difficilement soutenu de chaque côté par un de ses parents, tel adolescent en tenue de première communion s'appuyant sur l'épaule de son jeune frère… et ces dizaines d'autres jetées comme pour jalnner des espaces temporels variés me restent extérieurs. Certes j'ai été ceux ci à ces moments là mais je ne parviens à retrouver ni la texture ni la saveur de ces instants définitivement perdus. Ni madeleine ni flash de sensations : tout cela m'est définitivement perdu.
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