Le désespoir de l’écriture, c’est le silence, écrire sans parvenir à atteindre un public assez large pour que sa parole soit entendue. Mais où placer la barre ? Certains disent que 200 exemplaires vendus est un succès, d’autres 1000, d’autres 2000. D’autres enfin n’attendent rien de leurs contemporains et ne visent que la postérité. Il y a une infinité d’arguments pour se leurrer soi-même et continuer, malgré tout, à noircir du papier ou des écrans d’ordinateurs.
Regardant des photos de ma vie, je me trouve confronté à l'inutilité du temps : ces photos témoignent, et ne mentent pas, de ce que j'ai vécu et pourtant je ne m'y retrouve pas. Tel beau jeune homme svelte, presque dansant dans l'allée d'une forêt, je ne le reconnais pas même si j'ai la certitude absolue que ça été un moment de moi, tel enfant joufflu marchant difficilement soutenu de chaque côté par un de ses parents, tel adolescent en tenue de première communion s'appuyant sur l'épaule de son jeune frère… et ces dizaines d'autres jetées comme pour jalnner des espaces temporels variés me restent extérieurs. Certes j'ai été ceux ci à ces moments là mais je ne parviens à retrouver ni la texture ni la saveur de ces instants définitivement perdus. Ni madeleine ni flash de sensations : tout cela m'est définitivement perdu.
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