Maurice Roman n’est pas un nom pour un écrivain, que penser en effet d’une annonce comme « le dernier roman de Roman » ? Impossible. Encore moins « le recueil de poèmes de Roman »… Indéclinable. De plus, une certaine Thyde Monnier (en fait Mathilde, mais le prénom de plume est plus intrigant) a publié une « Madame Roman ». D’ici qu’on s’imagine… Dès que j’ai commencé à écrire, ce que j’ai fait vers l’âge de douze ans, et à publier — il m’a fallu attendre ma seizième année — j’ai dû me trouver un nom de plume. Puis j’ai essayé d’en changer plusieurs fois et créé des hétéronymes en fonction de mes écrits et de mes humeurs. Ce n’était pas très commercial, les éditeurs n’aimaient pas trop. Ils ont dû faire avec.
Regardant des photos de ma vie, je me trouve confronté à l'inutilité du temps : ces photos témoignent, et ne mentent pas, de ce que j'ai vécu et pourtant je ne m'y retrouve pas. Tel beau jeune homme svelte, presque dansant dans l'allée d'une forêt, je ne le reconnais pas même si j'ai la certitude absolue que ça été un moment de moi, tel enfant joufflu marchant difficilement soutenu de chaque côté par un de ses parents, tel adolescent en tenue de première communion s'appuyant sur l'épaule de son jeune frère… et ces dizaines d'autres jetées comme pour jalnner des espaces temporels variés me restent extérieurs. Certes j'ai été ceux ci à ces moments là mais je ne parviens à retrouver ni la texture ni la saveur de ces instants définitivement perdus. Ni madeleine ni flash de sensations : tout cela m'est définitivement perdu.
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