N’ayant plus d’avenir, les vieillards ruminent leur passé. Je ne l’ignore pas et ne prétend pas m’exempter de ce péché d’orgueil. Pourtant, écrivant ces pages, j’essaie de le faire dans une autre perspective. Mon époque ne me semble en rien supérieure à l’époque actuelle et les événements que j’ai pu vivre ne sont en rien remarquables ni héroïques. Différents certes, en tous cas différents et c’est à la fois cette différence, quasi ethnographique que j’essaie de faire comprendre et, en même temps, inséparable, ce qu’il y a de profondément commun : l’éternelle identité humaine dans l’éternelle différence des vécus. Être, à la fois, indissolublement, l’unicité que j’ai été et l’identité dans laquelle j’aimerais que mes lecteurs se trouvent. « Je est un autre » disait Rimbaud car l’identité universelle du « Je » est toujours irréductiblement autre. Que chacun de mes lecteurs se lisent en moi dans leur différence essentielle.

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