Période de fêtes, plus que d'habitude encore, désœuvrement et ennui: je lis, énormément, tout et n'importe quoi, ce qui me tombe sous la main. Hier, un "roman" assez médiocre, La médiatrice de René-Victor Pilhes, ce matin, assez intéressant, Eternity Express de Jean-Miche Truong, tous deux étant comme des analyses sociologiques, plus ou moins anticipatrices de nos sociétés. Ce ne sont pas les seuls, nous avons été avertis… et pourtant aucun de ces livres n'a eu d'effet concret, nous allons quand même dans les murs qu'ils nous montrent. La littérature ne sert à rien sinon à faire de la littérature. Mon autobiographie, au moins, n'a pas de but plus ambitieux. Je persiste…
Ce matin-là… Ce matin-là je m’éveillais avec un insondable sentiment de vide. Le ciel était étale, d’un bleu pâle absolu, le soleil faisait briller les feuillages, mettait l’espace en scène, enflammait les rosiers rouges dans le jardin en face de mon appartement, rien ne bougeait, c’était comme si tout avait été là, en place, de toute éternité, que rien jamais n’avait, ne devait changer. Une chaise, posée sur l’herbe évoquait l’absence totale de personnage, rien ne bougeait, le silence était total. Seul peut-être, si je forçais mon écoute, un très léger souffle venu de je ne savais où, indiquait que quelque chose, quelque part existait. Je m’assis dans un fauteuil, au soleil, sur le balcon, fermais les yeux. J’étais perdu. Il me semblait que tout ce que j’avais pu réaliser jusque là, que l’ensemble de ce que j’avais vécu était d’une complète vacuité, que j’avais, pour rien, vécu tout ce temps. Soudain, j’étais convaincu que les multiples projets qui, la veille encore, étaient ma raison...
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