Dans mes moments de doute, à la limite de la dépression, quand la météorologie me condamne à l’enfermement dans l’îlot qu’est ma maison, dans l’île qu’est Montolieu, me restent mes disques et mes souvenirs de musique comme ces Offrandes (1921) de Varese, qui, bien sûr n’était pas dans la discothèque de mon père mais que j’ai découvertes bien longtemps après dans un éblouissement presque aussi absolu que celui que j’ai eu, à 15 ans, de découvrir le Pierrot Lunaire de Schönberg (1912), tous deux datant d’avant ma naissance.
Ce matin-là… Ce matin-là je m’éveillais avec un insondable sentiment de vide. Le ciel était étale, d’un bleu pâle absolu, le soleil faisait briller les feuillages, mettait l’espace en scène, enflammait les rosiers rouges dans le jardin en face de mon appartement, rien ne bougeait, c’était comme si tout avait été là, en place, de toute éternité, que rien jamais n’avait, ne devait changer. Une chaise, posée sur l’herbe évoquait l’absence totale de personnage, rien ne bougeait, le silence était total. Seul peut-être, si je forçais mon écoute, un très léger souffle venu de je ne savais où, indiquait que quelque chose, quelque part existait. Je m’assis dans un fauteuil, au soleil, sur le balcon, fermais les yeux. J’étais perdu. Il me semblait que tout ce que j’avais pu réaliser jusque là, que l’ensemble de ce que j’avais vécu était d’une complète vacuité, que j’avais, pour rien, vécu tout ce temps. Soudain, j’étais convaincu que les multiples projets qui, la veille encore, étaient ma raison
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