J'ai passé ma vie à lire des romans. Une rapide estimation me permet de prétendre en avoir lu entre 8 et 10000. Et voilà que, trop tard, je découvre les écrits scientifiques qui jusque là m'effrayaient. Pourtant, dans "Une brève histoire du temps" de Stephen Hawkins ou dans "Gödel, Escher, Bach" de Douglas Hofstadter, je découvre un monde plus riche, plus d'imagination vrai, plus de délire et de rêve que dans toute la littérature romanesque. C'est une joie car je découvre, en même temps, un nouvel intérêt à la lecture.
Regardant des photos de ma vie, je me trouve confronté à l'inutilité du temps : ces photos témoignent, et ne mentent pas, de ce que j'ai vécu et pourtant je ne m'y retrouve pas. Tel beau jeune homme svelte, presque dansant dans l'allée d'une forêt, je ne le reconnais pas même si j'ai la certitude absolue que ça été un moment de moi, tel enfant joufflu marchant difficilement soutenu de chaque côté par un de ses parents, tel adolescent en tenue de première communion s'appuyant sur l'épaule de son jeune frère… et ces dizaines d'autres jetées comme pour jalnner des espaces temporels variés me restent extérieurs. Certes j'ai été ceux ci à ces moments là mais je ne parviens à retrouver ni la texture ni la saveur de ces instants définitivement perdus. Ni madeleine ni flash de sensations : tout cela m'est définitivement perdu.
Commentaires
Enregistrer un commentaire