J'ai passé ma vie à lire des romans. Une rapide estimation me permet de prétendre en avoir lu entre 8 et 10000. Et voilà que, trop tard, je découvre les écrits scientifiques qui jusque là m'effrayaient. Pourtant, dans "Une brève histoire du temps" de Stephen Hawkins ou dans "Gödel, Escher, Bach" de Douglas Hofstadter, je découvre un monde plus riche, plus d'imagination vrai, plus de délire et de rêve que dans toute la littérature romanesque. C'est une joie car je découvre, en même temps, un nouvel intérêt à la lecture.
Ce matin-là… Ce matin-là je m’éveillais avec un insondable sentiment de vide. Le ciel était étale, d’un bleu pâle absolu, le soleil faisait briller les feuillages, mettait l’espace en scène, enflammait les rosiers rouges dans le jardin en face de mon appartement, rien ne bougeait, c’était comme si tout avait été là, en place, de toute éternité, que rien jamais n’avait, ne devait changer. Une chaise, posée sur l’herbe évoquait l’absence totale de personnage, rien ne bougeait, le silence était total. Seul peut-être, si je forçais mon écoute, un très léger souffle venu de je ne savais où, indiquait que quelque chose, quelque part existait. Je m’assis dans un fauteuil, au soleil, sur le balcon, fermais les yeux. J’étais perdu. Il me semblait que tout ce que j’avais pu réaliser jusque là, que l’ensemble de ce que j’avais vécu était d’une complète vacuité, que j’avais, pour rien, vécu tout ce temps. Soudain, j’étais convaincu que les multiples projets qui, la veille encore, étaient ma raison
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