Ma vie actuelle est si répétitive, chaque jour identique au jour précédent, chaque heure à la même heure de la veille ou du lendemain que je ne peux plus ignorer l’absurdité d’un monde ou faire signifie refaire. Et si je m’obstine dans la recension radoteuse de mes souvenirs, c’est que, désormais, je dois renoncer à m’en constituer d’autres, ne me reste plus en effet que les redites rabâcheuses de la mémoire.
Regardant des photos de ma vie, je me trouve confronté à l'inutilité du temps : ces photos témoignent, et ne mentent pas, de ce que j'ai vécu et pourtant je ne m'y retrouve pas. Tel beau jeune homme svelte, presque dansant dans l'allée d'une forêt, je ne le reconnais pas même si j'ai la certitude absolue que ça été un moment de moi, tel enfant joufflu marchant difficilement soutenu de chaque côté par un de ses parents, tel adolescent en tenue de première communion s'appuyant sur l'épaule de son jeune frère… et ces dizaines d'autres jetées comme pour jalnner des espaces temporels variés me restent extérieurs. Certes j'ai été ceux ci à ces moments là mais je ne parviens à retrouver ni la texture ni la saveur de ces instants définitivement perdus. Ni madeleine ni flash de sensations : tout cela m'est définitivement perdu.
Commentaires
Enregistrer un commentaire