La prison, un des épisodes — il y en eut d’autres — peu glorieux de ma vie. J’avais 23 ans, j’étais en Grande-Bretagne, j’avais alors une petite amie irlandaise que j’avais séduite de la façon la plus stupide en engageant la conversation sur un marché et en la faisant rire avec mon très mauvais anglais et mon horrible accent français… J’ai eu, un jour, envie de lui faire un cadeau et n’ayant pas d’argent, j’avais décidé de voler pour elle un foulard de soie dans un grand magasin. J’avais la technique car ce n’était pas la première fois que je volais. Je prenais même, à cet exercice, un certain plaisir, une réelle excitation. Il me semblait ainsi m’affranchir des conventions bourgeoises, à ma façon pratiquer de dérisoires petites révolutions. Je m’installais devant le comptoir des foulards de soie, collé au comptoir, ma main gauche dans la poche percée de ma veste se glissait vers la pile pour prendre un foulard pendant que de ma main droite je mettais du désordre dans l’étalage en feignant d’hésiter entre plusieurs modèles. Mon larcin accompli, je m’éloignai vers la sortie tout en rôdant entre les rayons comme si j’étais intéressé par diverses choses. À la sortie, un vigile bloquait l’entrée et une femme, entre deux âges me prit par le bras : « suivez-moi je vous prie ». j’avais compris, je ne résistai pas.

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