Période de fêtes, plus que d'habitude encore, désœuvrement et ennui: je lis, énormément, tout et n'importe quoi, ce qui me tombe sous la main. Hier, un "roman" assez médiocre, La médiatrice de René-Victor Pilhes, ce matin, assez intéressant, Eternity Express de Jean-Miche Truong, tous deux étant comme des analyses sociologiques, plus ou moins anticipatrices de nos sociétés. Ce ne sont pas les seuls, nous avons été avertis… et pourtant aucun de ces livres n'a eu d'effet concret, nous allons quand même dans les murs qu'ils nous montrent. La littérature ne sert à rien sinon à faire de la littérature. Mon autobiographie, au moins, n'a pas de but plus ambitieux. Je persiste…
Regardant des photos de ma vie, je me trouve confronté à l'inutilité du temps : ces photos témoignent, et ne mentent pas, de ce que j'ai vécu et pourtant je ne m'y retrouve pas. Tel beau jeune homme svelte, presque dansant dans l'allée d'une forêt, je ne le reconnais pas même si j'ai la certitude absolue que ça été un moment de moi, tel enfant joufflu marchant difficilement soutenu de chaque côté par un de ses parents, tel adolescent en tenue de première communion s'appuyant sur l'épaule de son jeune frère… et ces dizaines d'autres jetées comme pour jalnner des espaces temporels variés me restent extérieurs. Certes j'ai été ceux ci à ces moments là mais je ne parviens à retrouver ni la texture ni la saveur de ces instants définitivement perdus. Ni madeleine ni flash de sensations : tout cela m'est définitivement perdu.
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