Qu'est-ce qui se joue dans ces dizaines de jeux qui me sont proposés chaque jour, est-ce la nouvelle comédie humaine. Chacun de nous cherche à ne pas affronter cette fondamentale solitude qui s'impose à nous à travers nos prolongements dans la durée. Peu à peu, le temps devient un adversaire que nous ne voulons pas affronter de face et avec lequel nous préférons biaiser de n'importe quelle façon. Écrire, aussi, est une de ces tactiques d’évitement. Jeu et écriture sont ainsi très proches.
Regardant des photos de ma vie, je me trouve confronté à l'inutilité du temps : ces photos témoignent, et ne mentent pas, de ce que j'ai vécu et pourtant je ne m'y retrouve pas. Tel beau jeune homme svelte, presque dansant dans l'allée d'une forêt, je ne le reconnais pas même si j'ai la certitude absolue que ça été un moment de moi, tel enfant joufflu marchant difficilement soutenu de chaque côté par un de ses parents, tel adolescent en tenue de première communion s'appuyant sur l'épaule de son jeune frère… et ces dizaines d'autres jetées comme pour jalnner des espaces temporels variés me restent extérieurs. Certes j'ai été ceux ci à ces moments là mais je ne parviens à retrouver ni la texture ni la saveur de ces instants définitivement perdus. Ni madeleine ni flash de sensations : tout cela m'est définitivement perdu.
Commentaires
Enregistrer un commentaire