Si l’enfant se pose parfois des questions sur son origine, ses ancêtres, la vie qu’ils ont connus, pourvu qu’il connaisse ses parents, il se contente la plupart du temps de réponses sommaires. Ce n’est que bien plus tard, que l’homme s’interroge vraiment et voudrait se constituer de vrais réponses. Le plus souvent, il est trop tard car ceux qui auraient pu satisfaire sa curiosité ont disparu. Or fouiller dans des archives, des choses entreposées dans tel ou tel grenier, n’est pas satisfaisant car il y manque la chaleur, les couleurs, la chair du vécu et c’est alors avec un manque profond qu’il doit continuer à vivre.
Ce matin-là… Ce matin-là je m’éveillais avec un insondable sentiment de vide. Le ciel était étale, d’un bleu pâle absolu, le soleil faisait briller les feuillages, mettait l’espace en scène, enflammait les rosiers rouges dans le jardin en face de mon appartement, rien ne bougeait, c’était comme si tout avait été là, en place, de toute éternité, que rien jamais n’avait, ne devait changer. Une chaise, posée sur l’herbe évoquait l’absence totale de personnage, rien ne bougeait, le silence était total. Seul peut-être, si je forçais mon écoute, un très léger souffle venu de je ne savais où, indiquait que quelque chose, quelque part existait. Je m’assis dans un fauteuil, au soleil, sur le balcon, fermais les yeux. J’étais perdu. Il me semblait que tout ce que j’avais pu réaliser jusque là, que l’ensemble de ce que j’avais vécu était d’une complète vacuité, que j’avais, pour rien, vécu tout ce temps. Soudain, j’étais convaincu que les multiples projets qui, la veille encore, étaient ma raison...
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