Dans le silence épais qui m’entoure, je me parle. Dans ma solitude, je me parle, mais… je me suis toujours parlé comme, je le pense, la plupart des hommes. J’écoute les mots que je me dis, ces mots qui me disent et, me disant, me disent le monde, ces paroles, cette voix, qui m’occupent sans cesse, proférant des choses banales, souvent sans intérêt, répétitives mais parfois aussi, me semble-t-il, originales et dans cette éternelle conversation intime, me disent que je suis vivant, encore vivant et que c’est le langage qui me fait et me maintient, que la mort ne sera rien d’autre que l’invasion en moi du silence et qu’il me faut continuer à me parler pour essayer de le maintenir hors de moi.

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