Et pourtant je persiste, je regarde dans ma fenêtre la plaque de plomb du ciel n’y trouvent aucun des signes que j’espère, je regarde mes murs bibliothèques où je perds, peu à peu, l’envie d’aller chercher un volume, je regarde la flamme imprévisible des bûches dans ma cheminée, je regarde le plafond de mon bureau dont le blanc commence à grisonner dessinant d’étranges formes de nuages, je ferme les yeux regardant les imperceptibles mouvements du noir sur mes paupières, je m’arrête… et je retourne tapoter dans Facebook, des messages qui n’intéressent — un peu — que moi.
Ce matin-là… Ce matin-là je m’éveillais avec un insondable sentiment de vide. Le ciel était étale, d’un bleu pâle absolu, le soleil faisait briller les feuillages, mettait l’espace en scène, enflammait les rosiers rouges dans le jardin en face de mon appartement, rien ne bougeait, c’était comme si tout avait été là, en place, de toute éternité, que rien jamais n’avait, ne devait changer. Une chaise, posée sur l’herbe évoquait l’absence totale de personnage, rien ne bougeait, le silence était total. Seul peut-être, si je forçais mon écoute, un très léger souffle venu de je ne savais où, indiquait que quelque chose, quelque part existait. Je m’assis dans un fauteuil, au soleil, sur le balcon, fermais les yeux. J’étais perdu. Il me semblait que tout ce que j’avais pu réaliser jusque là, que l’ensemble de ce que j’avais vécu était d’une complète vacuité, que j’avais, pour rien, vécu tout ce temps. Soudain, j’étais convaincu que les multiples projets qui, la veille encore, étaient ma raison
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