Et pourtant je persiste, je regarde dans ma fenêtre la plaque de plomb du ciel n’y trouvent aucun des signes que j’espère, je regarde mes murs bibliothèques où je perds, peu à peu, l’envie d’aller chercher un volume, je regarde la flamme imprévisible des bûches dans ma cheminée, je regarde le plafond de mon bureau dont le blanc commence à grisonner dessinant d’étranges formes de nuages, je ferme les yeux regardant les imperceptibles mouvements du noir sur mes paupières, je m’arrête… et je retourne tapoter dans Facebook, des messages qui n’intéressent — un peu — que moi.
Regardant des photos de ma vie, je me trouve confronté à l'inutilité du temps : ces photos témoignent, et ne mentent pas, de ce que j'ai vécu et pourtant je ne m'y retrouve pas. Tel beau jeune homme svelte, presque dansant dans l'allée d'une forêt, je ne le reconnais pas même si j'ai la certitude absolue que ça été un moment de moi, tel enfant joufflu marchant difficilement soutenu de chaque côté par un de ses parents, tel adolescent en tenue de première communion s'appuyant sur l'épaule de son jeune frère… et ces dizaines d'autres jetées comme pour jalnner des espaces temporels variés me restent extérieurs. Certes j'ai été ceux ci à ces moments là mais je ne parviens à retrouver ni la texture ni la saveur de ces instants définitivement perdus. Ni madeleine ni flash de sensations : tout cela m'est définitivement perdu.
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