Plus je lis, plus j’écris, et plus je m’aperçois que la plupart d’entre nous ne font que ravaler de vieilles idées qui traînent sous la façade de la littérature. Il n’est presque d’invention que de surface, nous changeons les décors, déplaçons les couleurs mais les fonds sont les mêmes. La littérature est une entreprise de recyclage ce qui, en ces temps d’écodictature, est plutôt à la mode.
Regardant des photos de ma vie, je me trouve confronté à l'inutilité du temps : ces photos témoignent, et ne mentent pas, de ce que j'ai vécu et pourtant je ne m'y retrouve pas. Tel beau jeune homme svelte, presque dansant dans l'allée d'une forêt, je ne le reconnais pas même si j'ai la certitude absolue que ça été un moment de moi, tel enfant joufflu marchant difficilement soutenu de chaque côté par un de ses parents, tel adolescent en tenue de première communion s'appuyant sur l'épaule de son jeune frère… et ces dizaines d'autres jetées comme pour jalnner des espaces temporels variés me restent extérieurs. Certes j'ai été ceux ci à ces moments là mais je ne parviens à retrouver ni la texture ni la saveur de ces instants définitivement perdus. Ni madeleine ni flash de sensations : tout cela m'est définitivement perdu.
Commentaires
Enregistrer un commentaire