"Tout les êtres ordinaires tendent à agir d'une façon qui leur est nuisible" dit le moine bouddhiste Jamgön Kongtrul, c'est en effet une conception de hors monde car c'est le monde auquel on s'affronte qui risque de rendre nos actes nuisibles. Tant que je reste dans ma caverne littéraire, que je m'enfouis dans ses livres je trouve un certain équilibre, donc un certain bonheur. Faut-il que je devienne totalement ermite et disparaisse lentement dans l'indifférence ? Faut-il que je demande à Ronald de ne plus venir me voir ?
Regardant des photos de ma vie, je me trouve confronté à l'inutilité du temps : ces photos témoignent, et ne mentent pas, de ce que j'ai vécu et pourtant je ne m'y retrouve pas. Tel beau jeune homme svelte, presque dansant dans l'allée d'une forêt, je ne le reconnais pas même si j'ai la certitude absolue que ça été un moment de moi, tel enfant joufflu marchant difficilement soutenu de chaque côté par un de ses parents, tel adolescent en tenue de première communion s'appuyant sur l'épaule de son jeune frère… et ces dizaines d'autres jetées comme pour jalnner des espaces temporels variés me restent extérieurs. Certes j'ai été ceux ci à ces moments là mais je ne parviens à retrouver ni la texture ni la saveur de ces instants définitivement perdus. Ni madeleine ni flash de sensations : tout cela m'est définitivement perdu.
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